C'est en mars 2005, le 21 en Europe et le 22 aux USA, qu'est sorti cet album dont la conception a marqué un tournant dans la vie de Devin Townsend. Voici le commentaire qu'il en avait fait sur son site internet, publié un temps dans la discographie (dont le texte original est consultable ici) :
"Cet album a tout changé pour moi. Après Alien, je savais que j'en avais fini avec SYL. Après Alien, je savais que j'avais besoin de changer mon style de vie. Les événements qui avaient mené à cet album, ainsi que les circonstances entourant l'enregistrement, étaient disruptives à un point tel que je pensais véritablement que je m'étais auto-détruit ainsi que mon esprit. Les modèles de mes cycles créatifs sont très manifestement circulaires (comme nous le voyons dans la chronologie ici), mais la réalisation de cela m'a conduit là où j'en suis aujourd'hui (heureusement). Essentiellement, Alien était un épisode maniaque que j'ai encouragé, et qui était encouragé par les gens dans ma vie à l'époque, jusqu'au point d'un effondrement psychologique. Je sentais que, parce que j'étais devenu 'connu' (en dépit de mes meilleures intentions) pour l'album SYL du même nom, je suppose que mon ego ne pouvait pas accepter à nouveau la critique d'un autre disque foireux. J'ai décidé de vraiment tout donner dans Alien, et d'aller dans mon processus aussi loin que je m'en souvienne l'avoir fait pour Infinity. Bien que Infinity était un drame complet, il y avait ce 'romantisme' lancinant du truc 'artiste-martyr' dans lequel je m'étais moi-même mis que je pensais pouvoir atteindre à nouveau et en faire un 'classique' dans le genre metal. Basé sur le fait de me pousser plus loin que 'personne n'était jamais allé', les choses qui venaient naturellement pendant 'City' avaient maintenant besoin d'être 'forcées' et la scène qui entourait SYL était devenue bien plus violente et entrelacée avec des choses dont j'admets après-coup en savoir peu, donc ma courbe lyrique était faussée. On pense parfois que certaines personnes ne peuvent pas être heureuses sans être en colère, ou déprimées, ou ce que vous voulez, et quand j'étais capable (et enclin) de m'amener à cette limite, je me retrouvais dans un scénario qui s'auto-alimentait vers une fin maligne et sombre. J'ai baissé mon attention et je me suis permis d'arrêter de prendre les médicaments qui avaient controlé cela pendant Terria, cependant je refusais d'admettre que ma dépendance à la marijuana et à l'alcool aient quelque effet malsain, mais étaient finalement ce qui alimentait la vision déformée. J'ai écrit très étroitement avec Gene Hoglan sur cet album, répétant tous les jours chez lui. En fait, s'il y a quelque chose d'Alien dont je peux me souvenir comme positif, ce sont les pas que j'ai fait comme ami musical avec lui durant cette époque. Nous débattions, nous faisions des compromis, et finalement nous avons fait quelque chose qui était meilleur que ce que nous pouvions faire chacun de notre côté. Dire que cela me manque est un euphémisme, cependant, le produit de nous deux ensemble a crée quelque chose avec lequel j'étais finalement si inconfortable que cela m'a laissé abattu pendant le cycle entier de tournée qui a suivi. J'ai écrit la dernière chanson dans mon sous-sol à 4 du matin, ‘Info Dump’, avec du Morse et des idées mathématiques qui, bien qu'elles soient intelligentes et ‘repoussent les limites’, je le pensais, ont fait de moi une carcasse horrifiée. La paranoïa et la peur de moi-même et ma situation m'ont hanté jusqu'à encore très récemment. Cependant, à distance, et loin de quelques années… je dirais que cet album est un moment très fier pour moi en tant qu'artiste. Mais une immense partie de cette fierté va avec la connaissance que j'ai appris mes leçons à la dure, et n'ai aucunement l'intention de les répéter."
A l'origine, ALIEN est sorti en CD sur le label Century Media :
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